Nous décrivons ici ce que le bouddhisme dit du fonctionnement de l’esprit et des causes de la souffrance et des solutions pour atteindre un bonheur durable.
Nous nous basons sur les écrits (traduits en français) de Henepola Gunaratana, Walpola Rahula, Ajahn Chah, Ajahn Sumedho, qui sont engagés dans le bouddhisme theravada.
Le bonheur bouddhiste
A compléter : La pyramide des bonheurs
A compléter : La paix intérieure
L’enseignement bouddhiste
Les quatre vérités
On compare parfois les quatre vérités aux vérités d’un médecin. Cela donnerait en quatre points : la maladie, la cause de la maladie, la guérison, le remède. Dans sa forme traditionnelle cela donne :
- il y a la souffrance
- il y a la cause de la souffrance
- il y a la fin de la souffrance
- il y a la solution pour mettre fin à la souffrance
La souffrance dont il s’agit ici est la souffrance psychologique (ou mentale). Il ne s’agit pas de la douleur physique.
Quand on parle de souffrance, il ne s’agit uniquement de la souffrance extrême, celle qui pourrait nous pousser à consulter un psychologue ou un psychiatre. On utilise aussi le mot souffrance pour parler des petites souffrances du quotidien : déception, frustration, inquiétude, colère, angoisse, honte, etc. Liste à compléter
La quatrième vérité qui parle de la solution contre la souffrance, est appelée le noble sentier octuple ou les huit marches.
Les causes extérieures de la souffrance
Nous avons tous des intuitions. Et nos intuitions, qui sont des sentiments profonds et puissants, semblent nous informer sur la réalité. Parfois c’est le cas, mais parfois certaines de nos intuitions nous trompent. Parfois ce que nous pensons être vrai ne l’est pas. Parfois ce que nous sentons être vrai ne l’est pas.
Voici trois vérités qui sont très difficiles à accepter. Elle sont difficiles à accepter parce qu’elle ne font pas plaisir et aussi parce qu’elles s’appuient sur nos intuitions erronées.
Il s’agit de :
- L’impermanence
- L’insatisfaction
- Le non-soi
L’impermanence
Tout ce qui existe dans le monde est impermanent. Cela signifie que tout ce qui existe a un début et une fin.
Cela concerne les choses les plus petites comme par exemple une plante, une bactérie ou un caillou. Et cela concerne aussi les choses les plus grandes, qui paraissent pourtant immuables, comme les mers, les montagnes et même l’univers.
Il y a d’autres choses qui sont impermanentes ce sont les sensations, les émotions ou les pensées. Ce sont les objets mentaux.
L’impermanence ce n’est pas que le début et la fin. L’impermanence touche aussi ce qui se passe entre le début et la fin. Parce que les choses changent tout le temps.
Les objets changent. Ils s’usent, ils se cassent, ils tombent en panne. Puis on change les pièces. Ou alors on jette l’objet. C’est le cas pour nos vêtements, nos meubles, nos voitures, etc.
Les êtres humains changent aussi. Entre notre naissance et notre mort, nous changeons. A cinq ans, à vingt ans, à quarante ans, à soixante ans et à quatre-vingts ans nous changeons. Notre corps change bien sûr, mais aussi nos idées, nos émotions, nos valeurs, nos priorités, etc.
Au quotidien on vit sans se soucier de l’impermanence des choses. On agit comme si elles seront toujours là. On oublie qu’elles ne durent pas pour toujours.
L’insatisfaction
Tout ce qui existe dans le monde est insatisfaisant.
Lorsqu’on est satisfait par quelque chose cette satisfaction fini par disparaître. Soit parce que les choses changent, soit parce que nous changeons. Notre sentiment à l’égard de cette chose s’estompe, puis meurt de lui-même. Ou alors il est remplacé dans notre esprit par une autre pensée, une autre idée.
Ainsi rien dans le monde ne peut nous apporter une satisfaction durable.
Le non-soi
Le non-soi est sans doute la vérité la plus difficile à accepter. Elle est très contre-intuitive.
Le non-soi nous enseigne que rien dans les objets ou dans les personnes n’est permanent. Parce que tout a un début et tout a une fin. Et parce que tout changent tout le temps. Même de manière infime. Celui que j’étais à 5 ans n’a rien à voir avec celui que je suis maintenant. Les idées que j’avais hier sont un peu différentes de celles que j’ai aujourd’hui.
Si je change tout le temps, alors il n’y a rien de durable, il n’y a rien d’immuable.
Le non-soi nous enseigne aussi que nous ne sommes pas unique, que nous ne sommes pas différent. Pourquoi ? Parce que nous changeons tout le temps, exactement comme tous les autres. Parce que nous naissons, nous vieillissons, nous tombons malades et nous mourrons, exactement comme tous les autres. Ce point commun, cette nature commune c’est ce qui nous relie aux autres.
Ces trois causes extérieures ne sont pas les causes réelles de notre souffrance. C’est la rencontre entre ces 3 causes extérieures et les 3 causes intérieures qui engendre la souffrance. Nous ne pouvons pas agir sur les 3 causes extérieures, mais nous pouvons agir sur les 3 causes intérieures.
Les causes intérieures de la souffrance
Avidité (attachement, saisie, convoitise, désir)
Aversion (haine)
Illusion mensongère (illusion, ignorance…)
Le fonctionnement de l’esprit (les 5 agrégats)
Les 5 agrégats sont 5 composantes de l’expérience auxquelles il faut prêter attention car elles sont toujours présentes quand il y a de la souffrance :
- Les formes
- Les sensations
- Les perceptions
- Les fabrications mentales
- La conscience sensorielle
Selon les auteurs et les traductions plusieurs termes peuvent être utilisés.
A compléter
La solution pour être heureux durablement
Les huit marches (ou le Noble sentier octuple)
Les huit marches représentent le remède proposé par le Bouddha pour se libérer de la souffrance. Il s’agit d’une méthode que l’on doit mettre en pratique par soi-même. C’est une méthode que l’on applique dans tous les aspects de sa vie et à chaque instant de la vie quotidienne.
Les huit marches sont parfois présentées en trois groupes :
- La sagesse, est la capacité de voir la véritable nature des choses (marches 1 à 2).
- L’éthique, est la capacité à vivre sans générer de souffrance, ni pour autrui, ni pour nous-mêmes (marches 3 à 5).
- La concentration, est la capacité de maintenir son esprit en état de vigilance (marches 6 à 8).
Les huit marches fonctionnent ensemble. Quand on les pratique toutes un peu, elles se renforcent les unes les autres.
Voici la liste des 8 marches :
- La compréhension juste
- La pensée juste
- L’action juste
- La parole juste
- Les moyens de subsistance juste
- L’effort juste
- L’attention juste
- La concentration juste
Les huit marches fonctionnent ensemble. Il ne s’agit pas d’apprendre d’abord la première et de la pratiquer avant d’apprendre la seconde, etc. Il faut commencer à les pratiquer toutes ensembles, petit à petit.
A compléter
Prendre refuge
Prendre refuge signifie affirmer rechercher protection et refuge dans le Bouddha, l’enseignement du Bouddha (le dhamma) et la communauté des bouddhistes (le sangha). Ce n’est pas un acte de dévotion.
On prend généralement refuge lors d’une cérémonie guidée par l’abbé d’un monastère ou par le maître.
Les 8 préceptes
A compléter
Obstacles et entraves
Les 10 entraves
Il y a 10 entraves à la libération de la souffrance :
- La croyance en l’existence d’un soi permanent ou d’une âme permanente
- Le doute sur le message du Bouddha
- La croyance que l’on peut mettre fin à la souffrance en suivant simplement des règles et des rituels
- L’avidité envers les plaisirs sensuels (avidité grossière)
- La haine
- Le désir subtil d’exister sous une forme matérielle subtile
- Le désir d’exister sous une forme immatérielle
- La vanité ou perception sous-jacente d’une identité personnelle
- L’agitation et l’inquiétude
- L’ignorance
Les 5 obstacles
Les obstacles sont issus des entraves. Il y a 5 obstacles à la libération de la souffrance :
- L’avidité
- La malveillance
- La lourdeur d’esprit et la somnolence
- L’agitation et les soucis
- Le doute
Pour ne pas rencontrer les obstacles il faut mobiliser la concentration ou l’Attention stable. Cela permet aussi de les surmonter.
Sources :
- Les huit marches vers le bonheur, de Henepola Gunaratana
Auteur : Gabriel Doutreligne
Mise à jour : 07/05/2025