Le bouddhisme

D’un point de vue historique le bouddhisme est souvent considéré comme une religion. Mais du point de vue du développement personnel il peut être considéré comme une méthode parmi d’autres. Avant d’entrer dans le détail de ce qu’on pourrait appeler la psychologie bouddhiste, voyons déjà quelques repères importants.

Cet article est un bon point de départ si vous voulez apprendre le bouddhisme.

1. L’apparition du bouddhisme

Le bouddhisme est apparu il y a 2500 ans avec le Bouddha. Contrairement à d’autres religions, le bouddha n’est pas considéré comme un dieu ou comme un messie. Le Bouddha est un homme ordinaire.

Le bouddhisme est né en Inde, puis il s’est répandu dans d’autres régions du monde. C’est surtout en Asie qu’il s’est développé et reste toujours actif. Finalement il est devenu minoritaire en Inde aujourd’hui, pays où la majorité de la population est hindouiste.

Il y a 2500 ans l’hindouisme existait déjà en Inde et les grands textes de cette tradition étaient déjà connus. L’hindouisme est connu pour ses dieux, mais il se compose aussi d’une philosophie riche et avancée.

C’est aussi à cette époque que la philosophie grecque est apparue. Il est donc tentant de comparer ces différents systèmes, avec leur part de philosophie et leur part de religion, mais c’est un exercice difficile. Et bien sûr à cette époque, le judaïsme existait déjà, mais le christianisme est apparu 500 après.

2. Les grands concepts du bouddhisme

Le concept initial du bouddhisme est la souffrance

Le point de départ du bouddhisme est celui de la quête du Bouddha qui, selon la tradition, ayant découvert l’existence de la souffrance humaine, aurait décidé d’en identifier les causes afin d’y trouver un remède.

Les quatre vérités

On répète souvent que l’essence du message du Bouddha se résume dans les quatre vérités. Si on devait les résumer, on pourrait dire que :

  • il y a la souffrance
  • il y a la cause de la souffrance
  • il y a la fin de la souffrance
  • il y a la solution pour mettre fin à la souffrance

Il y a beaucoup à dire sur chacune de ces vérités. Et nous les développerons un peu plus loin.

La quatrième vérité qui parle de la solution contre la souffrance, est appelée le noble sentier octuple ou les huit marches.

Le sentier octuple (ou les huit marches)

Les huit marches représentent le remède proposé par le Bouddha pour se libérer de la souffrance. Il s’agit d’une méthode que l’on doit mettre en pratique par soi-même. C’est une méthode que l’on applique dans tous les aspects de sa vie et à chaque instant de la vie quotidienne.

Les huit marches sont parfois présentées en trois groupes :

  • La sagesse, est la capacité de voir la véritable nature des choses (1 à 2).
  • L’éthique, est la capacité à vivre sans générer de souffrance, ni pour autrui, ni pour nous-mêmes (3 à 5).
  • La concentration, est la capacité de maintenir son esprit en état de vigilance (6 à 8).

Les huit marches fonctionnent ensemble. Quand on les pratique toutes un peu, elles se renforcent les unes les autres.

Voici la liste des 8 marches :

  1. La compréhension juste
  2. La pensée juste
  3. L’action juste
  4. La parole juste
  5. Les moyens de subsistance juste
  6. L’effort juste
  7. L’attention juste
  8. La concentration juste

Les huit marches fonctionnent ensemble. Il ne s’agit pas d’apprendre d’abord la première et de la pratiquer avant d’apprendre la seconde, etc. Il faut commencer à les pratiquer toutes ensembles, petit à petit.

3. Le bouddhisme est-il une religion ?

Beaucoup de personnes ont tentés de montrer en quoi le bouddhisme est une religion ou n’en est pas une. Et elles ont toutes des arguments convaincants.

Pour nous le bouddhisme peut-être pratiqué comme une religion, avec ces traditions, ces rituels et ses lieux de culte. Certaines personnes pratiquent le bouddhisme comme on pratique une religion. Par exemple on peut aller dans un temple bouddhiste parce que c’est la tradition dans la famille. On peut prier ou faire un don dans un temple en espérant que notre vœu sera exaucé. On peut suivre un rituel par simple dévotion.

Mais le bouddhisme peut aussi être pratiqué comme une méthode de développement personnel, comme une psychologie bouddhiste. Certains se rendent dans un temple pour entendre les enseignements auprès de moines bouddhistes sur le fonctionnement de l’esprit et sur les causes de la souffrance. On peut méditer pour observer comment fonctionne son esprit en profondeur. On peut lire des livres pour comprendre le rôle de l’impermanence ou de l’avidité.

Ce sont donc les pratiquants qui la rendent tantôt religion ou tantôt méthode pour développer son esprit et se libérer de la souffrance.

L’avis de l’Institut d’Etudes Bouddhiques à Paris :

« Une religion, généralement, s’appuie sur la croyance en l’existence d’un dieu, créateur du monde et de l’homme. Elle fournit une explication « extérieure », que l’homme subit et à laquelle il doit s’adapter. Pour être « sauvé », celui-ci doit entrer en communication avec ce dieu et respecter ses commandements.

Le Dharma, lui, présente une explication « intérieure » : sa vision du monde et sa propre vie dépendent de chaque homme. L’homme est ainsi seul responsable de son illusion et de sa souffrance, mais aussi seul responsable de son « salut », qui dépend de son engagement et de sa pratique pour échapper à l’illusion.

Par bien des aspects, pourtant, le bouddhisme ressemble à une religion : il existe des temples, des rituels, des statues, des actes de dévotion…
Si on peut parler de « foi » dans le bouddhisme, c’est plutôt dans le sens d’une confiance dans l’enseignement du Buddha et le témoignage de ses successeurs, qui assurent que chacun est capable d’échapper à la souffrance et d’expérimenter l’Eveil. Mais le Buddha est un exemple à suivre : on ne le « prie » pas pour qu’il nous vienne en aide.
Des cérémonies ont lieu en son honneur : il s’agit de le commémorer, comme on honore un « grand homme ». Les rituels (offrande d’encens, de bougies, de nourriture) ne sont pas destinées à s’attirer ses faveurs mais sont des marques de respect, une façon détournée d’offrir des offrandes aux moines ou une mise en pratique de son enseignement (le don est une manière de pratiquer le détachement).
Le rituel est aussi une pratique de méditation, qui facilite la concentration et détourne l’esprit des préoccupations quotidiennes. Les temples et les statues de Buddha jouent aussi ce rôle : ils représentent, de manière symbolique, différents points de son enseignement, aident à les avoir toujours présents à l’esprit et contribuent à soutenir la motivation. »

Le bouddhisme vu comme une méthode de développement personnel

Evidemment nous aborderons le bouddhisme plutôt comme une méthode de développement personnel, car pour nous :

  • Il ne demande pas de croire. Il demande de tester les enseignements afin de voir s’ils sont vrais.
  • Il ne demande pas de prier, il demande d’agir. On agit avec les autres. et on agit avec soi-même.
  • Il s’intéresse à ce qui se passe dans notre esprit, et à comment nous pouvons agir sur notre esprit.
  • Il nous responsabilise, il nous rend acteur de notre bien-être mental, de notre libération.

4. Les différentes branches du bouddhisme

Les philosophes grecs ont souvent été en désaccord sur des questions de fond, les chrétiens ou les musulmans se sont déchirés sur bien des sujets. Les bouddhistes en général se rassemblent tous sur le fond du message du bouddhisme (Les quatre vérités, Le noble sentier octuple) mais peuvent diverger sur des points liés à la pratique par exemple. Les différents courants ont pu également s’influencer les uns les autres en toute liberté. La diversité des branches actuelles du bouddhisme est le reflet de sa longue histoire et des évolutions apportées dans chaque pays et région.

Il y a trois grands courants dans le bouddhisme : le Theravada, le Mahayana et le Vajrayana. On les appelle parfois Petit Véhicule, Grand Véhicule et Véhicule tantrique / bouddhisme tantrique.

Le Theravada

Le Theravada est le mouvement le plus ancien. Il utilise la langue pali, c’est celle qu’on retrouve dans le Tipitaka, le recueil de textes centraux du Theravada.

On trouve le Theravada principalement dans les pays d’Asie du Sud : Birmanie, Cambodge, Laos, Sri Lanka, Thaïlande, Vietnam.

Le Mahayana

Le Mahayana s’est développé à partir du IIe siècle. C’est le mouvement qui comprend le bouddhisme Zen qui est très connu en France et bien sûr au Japon. Le Zen est une branche issue du mouvement Chan que l’on trouve en Chine (« Son » en Corée). Mais en plus du zen/chan, il existe d’autres écoles comme Tientai, Huayen, Tendai, Nichiren.

On trouve ces branches du bouddhisme surtout en Chine, en Corée, en Inde, au Japon, en Mongolie, au Népal, au Tibet, au Vietnam.

Le Vajrayana

Le Vajrayana, qu’on appelle aussi Véhicule (yâna) du Diamant (vajra), est apparu vers le Ve siècle. Il est connu pour abriter le bouddhisme tibétain et ses écoles Nyingma, Kagyu, Sakya et Guéloug. Il s’est aussi développé au Japon avec le Shingon.

Le Vajrayana s’est aussi répandu au Bhoutan, en Inde, en Mongolie et a Népal.

Moniale devant une statue de Bouddha au Sri Lanka
Moniale devant une statue de Bouddha au Sri Lanka (bouddhisme Theravada)

Pour aller plus loin

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Gabriel Doutreligne coach en développement personnel

Publié par

Gabriel Doutreligne

Gabriel est coach professionnel en formation à la Haute Ecole de Coaching, passionné par le développement personnel et le bouddhisme. Il a découvert et appliqué le développement personnel dès 2014 lors de sa première transition professionnelle. En savoir plus voir : A propos.

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