Les 7 habitudes

Vous avez sûrement entendu parler de ce livre de Stephen Covey : Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent. Il s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires et dans plusieurs dizaines de langues à travers le monde. C’est une des méthodes de développement personnel les plus connues.

Ce livre se présente comme un système complet et cohérent composé à la fois de théorie et de pratique. Son but est de nous guider sur le chemin qui mène de l’immaturité à la maturité. Il ne nous balance pas sept habitudes simplistes à la figure pour ensuite nous abandonner, il nous propose 7 habitudes relativement difficiles à appliquer au quotidien et il les accompagne d’un ensemble de réflexions sur notre manière de voir les choses et un ensemble de techniques à appliquer pour commencer à changer.

L’objectif de sa méthode est d’atteindre la maturité c’est-à-dire de devenir des personnes réellement interdépendantes (Cf. articles suivants). Pour cela il propose 3 premières habitudes qui nous invite à un changement intérieur, puis 3 autres habitudes qui concernent cette fois nos relations avec les autres.

Il est illusoire de croire qu’il suffit de lire cette liste d’habitudes pour changer instantanément. Même la lecture du livre complet n’est pas suffisante car on parle ici de se séparer de nos anciennes habitudes et d’en adopter de nouvelles. C’est un changement profond qui nécessite le temps de la prise de conscience, de la réflexion puis de l’action.

Evidemment nous n’entrerons pas dans le détail comme le livre peut le faire. Rien ne remplacera sa lecture. Nous allons juste revenir sur les concepts clés de la méthode.

Ethique de la personnalité versus Ethique du caractère

Stephen Covey distingue deux types de méthodes de développement (ou approches) qu’il appelle étique :

  • L’éthique de la personnalité
  • L’éthique du caractère

L’éthique de la personnalité correspond à un ensemble de méthodes qui permettent de gérer l’image que l’on donne de soi. Elles peuvent être utilisées avec une bonne intention ou avec une mauvaise intention. Pour Covey ces techniques peuvent avoir une certaine efficacité mais n’auront des effets qu’à court terme si elles ne sont pas basées sur l’éthique du caractère. Pour Covey l’éthique de la personnalité est donc moins importante que l’éthique du caractère. Voici quelques exemples de techniques que l’ont peut rattacher à l’éthique de la personnalité :

  • technique de communication
  • stratégie d’influence
  • état d’esprit positif
  • etc.

L’éthique du caractère est celle de l’intention profonde de chaque personne. Le caractère en dit plus que l’image que l’on donne de soi. Il s’appuie sur des qualités, des valeurs que les autres vont reconnaitre en nous, mêmes si nous ne maitrisons pas parfaitement les techniques de l’éthique de la personnalité. Parmi ces valeurs on retrouve par exemple l’intégrité, l’humilité, la fidélité, la sobriété, etc.

Paradigme et changement de paradigme

Selon Covey, ses habitudes sont basées sur des principes justes et c’est la raison pour laquelle sa méthode permet d’atteindre réussite et bonheur.

Pour baser nos habitudes sur ces principes, nous devons être capable d’identifier et surtout de prendre en compte des principes. C’est là qu’interviennent nos paradigmes.

Un paradigme correspond à la manière dont nous voyons le monde, c’est-à-dire ce que nous en percevons et comment nous l’interprétons. Covey compare le monde au territoire et nos paradigmes à notre carte géographique de ce territoire. Si la carte n’est pas juste elle ne nous permettra pas d’arriver au bon endroit.

Chacun de nous posséderait deux grands types de paradigmes :

  • Les paradigmes qui décrivent le monde tel qu’il est
  • Les paradigmes qui décrivent le monde tel qu’il devrait être

Le problème vient du fait qu’on remet rarement en question ses propres paradigmes. Parfois on n’est même pas conscient d’en avoir. Or « notre vision du monde est à l’origine de notre façon de penser et d’agir ».

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Beaucoup de choses peuvent influencer nos paradigmes : nos parents et l’éducation qu’ils nous donnent, notre famille, nos amis, l’école ou encore le travail et les collègues de travail…

Même si nous avons l’impression d’être objectifs, les autres ont aussi la même impression alors qu’ils ne voient pas les choses de la même manière. Alors qui a raison ? En réalité tout le monde se trompe. Car chacun voit les choses de son propre point de vue et comme il a été conditionné à le faire. Ainsi lorsque nous parlons des choses, nous parlons des choses mais nous parlons aussi un peu de nous, de nos paradigmes.

Prendre conscience de cela, c’est-à-dire prendre conscience que nos paradigmes ne sont pas parfaits, c’est commencer à devenir « responsables de ces paradigmes ». Alors nous pouvons « les examiner, les mettre à l’épreuve de la réalité, écouter les autres, rester ouverts à leur perceptions… » En nourissant ainsi nos paradigmes, ils deviennent plus justes.

Changer nos paradigmes

Si nous voulons des changements profonds dans notre vie, il faut aller voir en nous en profondeur, là où se trouvent nos représentations du monde, nos paradigmes.

Un changement de paradigme peut être lent ou rapide. Parfois cela prend du temps car pour voir les choses différemment il faut être différent, c’est-à-dire modifier son caractère. En changeant qui nous sommes, nous changeons notre manière de voir les choses. Selon Covey il y a un lien très fort entre voir et être.

Les principes au coeur des paradigmes

Covey parle sans cesse des principes, un concept qui est au coeur de sa méthode. Selon lui les principes sont les lois naturelles qui régissent le monde des humains et donc des relations humaines. Même s’il ne cache pas être croyant, pour lui les principes ne sont pas issus d’une religion ou d’une philosophie.

Les principes ne sont pas des pratiques. Ils ne sont pas non plus des valeurs. Il explique que « les principes sont le territoire, les valeurs sont les cartes. »

Si ces lois universelles s’appliquent à tous les systèmes humains alors on comprend bien qu’il est important, pour être efficace, d’avoir la vision la plus juste de ces phénomènes.

Voici quelques exemples de principes :

  • Justice / égalité / loi (vidéo injustice)
  • intégrité / honnêteté / dignité
  • service rendu
  • qualité / excellence
  • potentiel, croissance, patience, éducation, soutien

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Chaque principe sera abordé beaucoup plus en détail dans les 7 habitudes. 

Pour changer, nous mobilisons notre capacité d’évolution qui suit le principe d’évolution. Selon le principe d’évolution nous avons tous le potentiel d’évoluer. Mais évoluer demande des efforts pour passer d’étape en étape. Il nous faut donc également de la patience surtout quand il s’agit de faire évoluer son caractère.

De la même manière nous devons être patients avec ceux qui sont en train d’évoluer. Peut-être auront-ils besoin de notre soutien par exemple.

Présentation des 7 habitudes de Covey

Selon S. Covey voici le processus qui permet de construire son propre caractère :

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Il est également possible de rompre avec une habitude même si cela demande des efforts.

Pour créer une habitude il faut trois ingrédients :

  • La connaissance ;
  • Le savoir-faire ;
  • Le désir.

La connaissance est la conscience qu’il y a  un problème et c’est aussi la connaissance de la solution.

Le savoir-faire est la compétence, la capacité à réaliser la solution.

Le désir, c’est la volonté nécessaire pour réaliser cet effort de création d’une nouvelle habitude.

Pourquoi ces 7 habitudes ?

Les 7 habitudes suivent ce que Covey appelle une échelle de la maturité composée de 3 phases :

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A la naissance, nous sommes totalement dépendant. Puis, progressivement, nous devenons indépendant.

Notre développement suivant cette échelle se fait sur plusieurs plans indépendants les uns des autres :

  • Physique ;
  • Psychologique ;
  • Intellectuel.

Ainsi il est donc possible, par exemple, de devenir physiquement indépendant, puis plus tard de devenir psychologiquement indépendant.

Dans la méthode Covey, les habitudes 1, 2 et 3 permettent de passer de la dépendance à l’indépendance. Les habitudes 4, 5 et 6 permettent de passer de l’indépendance à l’interdépendance.

Que signifient être indépendant ?

Voici quelques exemples  donnés par Covey :

  • Penser par  soi-même, exprimer ses idées. Entériner soi-même ses pensées et ses émotions. Penser de manière créative ou analytique.
  • Connaître sa propre valeur. « La façon dont je suis […] aimé n’influe pas sur mon opinion de moi-même ».

« Une vraie indépendance donne la force d’agir au lieu de se laisser guider. Elle nous libère de la dépendance vis-à-vis des circonstances ou des gens. »

Que signifient être interdépendant ?

Lorsque je suis interdépendant je sais qu’avec les autres je peux réaliser plus. Je reconnais mon besoin « d’aimer, de donner et de recevoir l’amour des autres. » Je comprends également « qu’il faut associer les meilleurs idées des autres aux miennes. »

L’interdépendance permet de partager avec les autres nos ressouces les plus profondes  et d’accéder « aux vastes ressources potentielles qu’apportent les autres. »

L’efficacité

Pour Covey il existe un principe de l’efficacité qu’il appelle « Equilibre P/CP ». P correspond à la production et CP correspond à la capacité de production.

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Il est important de garder un équilibre, c’est-à-dire de ne pas investir tous ses efforts uniquement dans la production ou uniquement dans la capacité de production.

Continuer avec la découverte en détail des 7 habitudes

Voici les 7 habitudes :

les 7 habitudes
Retrouver d’autres références dans notre rubriques livres de développement personnel.

Auteur : Gabriel Doutreligne
Dernière modification : 14/04/2024