Il est impossible de parler de développement personnel sans aborder le bien-être mental. Le bien-être mental qu’on appelle aussi bien-être psychologique est un concept assez récent qui est souvent confondu avec la santé mentale.

Bien-être mental et santé mentale sont un peu difficiles à définir parce qu’ils concernent plusieurs domaines à la fois, comme la santé, la psychologie, la sociologie, les sciences de l’éducation, etc.

Quand on essaie de se renseigner sur le bien-être mental ou sur la santé mentale, la source d’information la plus reprise est l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS).

Pour l’OMS, une personne en bonne santé ce n’est pas seulement quelqu’un qui n’a aucune maladie. Une personne qui est en bonne santé doit ressentir du bien-être physique, du bien-être mental et du bien-être social.

L’OMS explique aussi que “La santé mentale est un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté”.

Malheureusement, malgré c’est deux définitions ou apparaît le bien-être mental, l’OMS ne donne pas plus d’explication sur le bien-être mental. Commençons par regarder de plus près le concept de santé mentale.

La santé mentale

Pendant de nombreuses années, tous les efforts ont été concentrés sur la santé mentale plutôt que sur le bien-être mental. Et, la santé mentale a été regardée uniquement sous l’angle des troubles mentaux. Dans cette vision très simple de la santé mentale, il n’y avait donc que deux cas possibles :

  • Soit on a des troubles mentaux et alors notre santé mentale est mauvaise ;
  • Soit on n’a pas de troubles mentaux et alors notre santé mentale est bonne.

Si on rentre un peu plus dans le détail des troubles mentaux, voici les grandes catégories de problèmes qu’on peut rencontrer :

  • Les émotions négatives du quotidien
  • Les troubles mentaux légers, ponctuels
  • Les troubles mentaux sévères, chroniques, invalidants

La plupart du temps les émotions négatives du quotidien, chacun essaie de les gérer en toute autonomie. Mais si on ressent le besoin d’avoir une aide et qu’on ne peut pas la trouver auprès d’un proche, les coachs professionnels ou les thérapeutes sont là pour nous accompagner.

Si nous avons des troubles mentaux légers et ponctuels ils pourront être pris en charge par un psychologue.

Et les troubles mentaux sévères pourront être pris en charge avec l’aide d’un psychiatre (qui est aussi médecin).

Par exemple, si nous vivons un deuil ou une séparation difficile, nous pouvons ressentir des troubles légers comme de l’anxiété ou une légère dépression. Normalement notre résilience s’active alors pour nous aider à traverser cette difficulté et à nous relever. Mais parfois une aide extérieure peut être utile, c’est là que le psychologue peut intervenir.

Ce schéma résume ce modèle d’une santé mentale qui dépend uniquement de la présence ou de l’absence des troubles mentaux.

Exemple de sondage sur la santé mentale en France

  • Dans son étude sur la qualité de vie au travail menée en 2023/2024, Great Place To Work relève que 56% des salariés français estiment avoir une bonne santé mentale et 35% déclarent avoir des hauts et des bas.
  • Dans son étude sur l’absentéisme au travail menée en 2023, l’IFOP note que seulement 48% des salariés estiment avoir à la fois une bonne santé mentale et physique. Selon la même étude, 31% des arrêts de travail de plus de 30 jours ont une cause psychique (contre 14% en 2020).
  • L’IFOP a également réalisé une étude pour la fondation AESIO et elle révèle qu’en 2023, 38% des français estiment avoir une santé psychique bonne ou excellente (contre 39% en 2022 et 43% en 2021).
  • L’étude Harris Interactive pour Alan en 2022 rapporte que 23 % des jeunes disent se sentir très mal et que 40 % des salariés ont déjà consulté un spécialiste.
  • Selon l’Etude EnCLASS menée par Santé Publique France en 2022, 59% des collégiens et 51% des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental.

 Les limites du modèle a une seule dimension

Mais des études scientifiques ont montré qu’il est possible d’être atteint de troubles mentaux et de vivre tout de même dans un état de bien-être mental. Et inversement, il est possible de n’avoir aucun trouble mental sans ressentir pour autant de bien-être mental.

Un autre modèle de la santé mentale est donc apparu.

Les deux dimensions de la santé mentale

Ce modèle a été proposé par le sociologue américain Corey Keyes en 2005 et il comprend les deux dimensions suivantes :

  • Les troubles mentaux
  • La « santé mentale positive »
Santé mentale le modèle de Keyes

La santé mentale positive peut être faible ou élevée (Lorsqu’elle est faible Keyes utilise le mot anglais languishing et lorsqu’elle est élevée il utilise le terme flourishing).

Alors qu’une grande partie des études se concentrent encore sur les troubles mentaux, ce nouveau modèle va mettre l’accent et va permettre de promouvoir la santé mentale positive et le bien-être mental.

Qu’est-ce que la santé mentale positive ?

Dans une étude sur le rétablissement, Keyes et Provencher ont listé 3 types de bien-être indispensables pour avoir une bonne santé mentale positive :

  • Bien-être émotionnel (hédonique);
  • Bien-être psychologique (eudémonique);
  • Bien-être social (eudémonique).

C’est ici qu’on trouve notre bien-être mental, ici appelé bien-être psychologique.

Keyes et Provencher proposent également une liste de 13 domaines qu’il faut prendre en compte lorsque l’on veut mesurer la santé mentale positive.

La santé mentale positive
  • Bien-être émotionnel :
    • Affect positif : intéressé par la vie, de bonne humeur, heureux, plein de vie
    • Qualité de vie déclarée : plutôt satisfait ou très satisfait de sa vie ou de certains domaines de sa vie
  • Bien-être psychologique (selon le modèle de Carol Ryff, 1989) :
    • Acceptation de soi : conserve une attitude positive envers soi-même et accepte la plupart des aspects de sa personnalité
    • Croissance personnelle : reconnaît son propre potentiel et la possibilité de se développer ; démontre de l’ouverture à de nouvelles expériences
    • Sens à la vie : donne une direction et un sens à sa vie
    • Maîtrise de l’environnement : exerce sa capacité à gérer et à organiser son environnement pour satisfaire ses besoins personnels
    • Autonomie : fait preuve d’autodétermination en ayant ses propres standards ; peut résister aux pressions sociales
    • Relations positives avec les autres : à des relations chaleureuses, satisfaisante et confiante ; démontre de l’empathie et est capable d’intimité
  • Bien-être social :
    • Acceptation sociale : garde une attitude positive envers les autres ; reconnaît et accepte les différences chez les autres
    • Actualisation sociale : crois que les gens, les groupes sociaux et la société ont du potentiel et peuvent évoluer ou se développer positivement
    • Contribution sociale : voit sa vie comme étant utile à la société et ses activités comme étant appréciées par la société et les autres
    • Cohérence sociale : s’intéresse à la société et à la vie sociale ; trouve que le monde dans lequel il vit est intelligible, prévisible et signifiant
    • Intégration sociale  : un sentiment d’appartenance à la communauté ; se sent soutenu par les gens et la communauté

Qu’est-ce qui influence les troubles mentaux ?

Selon les institutions (OMS, Ameli, Santé Publique France) et comme le confirme la synthèse des études scientifiques réalisée par Minds (Suisse, 2021) il y a un consensus sur le fait que les troubles mentaux sont influencés par des facteurs qui se situent au niveau de l’individu lui-même, mais aussi par des facteurs externes à la personne. On peut les regrouper en trois catégories :

  • Les facteurs individuels
    • Biologiques
    • Psychologiques
    • Liés au parcours de vie
  • Les facteurs sociaux et économiques
    • Proches et cercle social
    • Situation économique
  • Les facteurs sociétaux
    • Politique sociale et économique
    • Environnement et infrastructures
    • Culture

Ces facteurs peuvent jouer un rôle favorable ou défavorable sur les impacts des troubles mentaux ou sur la probabilité de développer un trouble mental.

Santé mentale les facteurs aggravants

Comment améliorer notre bien-être mental ?

Selon l’association Minds, il est très difficile voire impossible d’agir soi-même sur la plupart des facteurs qui impactent sur notre santé mentale. Mais il existe tout de même des facteurs sur lesquels il est possible d’agir directement ce qui est très intéressant du point de vue du développement personnel.

Notamment, parmi les facteurs individuels psychologiques, on trouve les compétences psychosociales qui permettent aux individus de développer des compétences cognitives, émotionnelles et sociales. Selon tout un ensemble d’études scientifiques, ces compétences psychosociales réduisent le risque de développer un trouble mental.

On peut voir également un parallèle entre les compétences psychosociales et les composantes du bien-être émotionnel, du bien-être mental et du bien-être social.

Selon Minds, il est donc possible de développer des compétences personnelles pour améliorer notre bien-être mental.

Santé mentale et bien-être mental

Sources :

Auteur Gabriel Doutreligne
Dernière modification : 02/02/2025